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Saturday, October 15, 2011

Rencontre avec les dirigeants et étudiants du printemps chilien à Paris

Le mouvement étudiant s'est propagé à d'autres secteurs de la société, et se considère comme un premier pas vers le un changement du système "démocratique", et prétend surtout combattre les inégalités.

Une délégation chilienne composée de Giorgio ( représentant de la fédération des étudiants de l'université du Chili), Francisco Figueroa (vice président de la FECH), et Gabriel Iturra (porte parole des étudiants du cycle secondaire) débute une semaine de rencontres avec des institutions comme l'OCDE, l'ONU, des associations d'étudiants de chiliens en exil qui soutiennent le mouvement.

Ils passeront par Paris, Genève, Strasbourg et Bruxelles, pour rencontrer des responsables de l'OCDE, du parlement européen, de la commission des droits de l'homme de l'ONU, le philosophe Edgar Morin, et le politique et diplomate Stéphane Hessel, inspirateur du mouvement social des "indignés.
La première activité de leur programme fut une visite de l'UNESCO, où ils reçurent un soutien basé sur la présentation de traités qui vont dans le sens des revendications étudiantes, comme la "Convention relative à la lutte contre les discrimination dans la sphère de l'enseignement" de 1960, signée par le Chili en 1971.

La rencontre suivante, le 14 octobre à l'université Paris 7 Diderot, fut selon Giorgio sur twitter "émotive, puissante et symbolique". Dans la suite de texte, je vais citer quelques unes des idées partagées à l'occasion de cette rencontre.

Si je suis privilégié, c'est grâce à la discrimination de quelqu'un d'autre
Giorgio rappelle que le Chili est l'un des pays au niveau d'inégalité le plus fort du monde. Face à ce phénomène, la société est endormie, depuis les derniers mouvements socialistes au Chili dans les années 70. Le mouvement étudiant à touché les familles chiliennes, qui ont motivé le reste des citoyens et de la population, qui accumulait son mécontentement depuis des années, a remettre en cause le système politique. Le passage de ce mouvement d'une dimension corporative (les étudiants) à une dimension globale est un signe positif, même si le gouvernement ne semble pas capable d'apporter une réponse à ces revendications depuis 5 mois. Ce "réveil" de la citoyenneté pourrait bénéficier aux générations futures.



La connaissance, mise au service de la société est la plus grande richesse du pays

Francisco Figueroa rappelle que, comme la privatisation du cuivre, la privatisation de l'éducation empêche la redistribution de cette richesse. Le mouvement étudiant cherche à être un exemple de capacité d'autodétermination des peuples, en suivant un modèle de démocratie représentative, au lieu de la démocratie délégatrice des dernières dizaines d'années. "La lutte qui avait renversé la dictature était restée entre parenthèses", l'implication des étudiants et du reste de la société est une manière de construire une société qui ne "délègue" pas le respect de ses propres droits. 



Il est difficile d'ébranler un bloc aussi fort et solide que le système actuel

Après plusieurs années d'élaboration de propositions, de débats et d'organisation, le mouvement est né il y a cinq mois, et n'a pas obtenu de résultat de la part du gouvernement. A ce stade, le mouvement espère trouver les ressources pour continuer avec sa tournée internationale. Le fait de ne pas former la citoyenneté au sein des universités serait une manière consciente et structurée pour l'Etat d'éviter la participation. L'inégalité qui existe dans le domaine de l'éducation existe dans d'autres secteurs de la société. La "misère" du pays peut aussi être comprise comme l'impossibilité pour les individus à accéder à leurs propres richesses: elles s'accumulent entre les mains de quelques uns, et la connaissance et l'éducation en sont les principales. On ne parle pas seulement d'une éducation différente, mains d'un pays différent.


La lutte pour une éducation gratuite est une lutte idéologique

Selon Gonzalo Iturra, cette lutte est idéologique parce qu'il faut faire comprendre au pouvoir que la population veut avoir accès à une éducation gratuite. Il explique en outre que dans le mouvement étudiant, la participation sous la forme d'assemblées est un succès, ce que popularise le système politique de base, comme mode idéal de participation.



Questionner le système éducatif en Europe

Cette rencontre, selon l'association étudiante française, est une opportunité de réflexion sur l'éducation en Europe: est-elle réellement accessible à tout les classes sociales? L'université crée-t-elle le débat, la réflexion, le raisonnement critique et les idées pour une politique plus proches des vrais besoins des citoyens? Si le mouvement espagnol du 15-M est soutenu par des étudiants et professeurs, pourquoi n'est-il pas né au sein de l'université? Les universités en Europe pourraient-elles constituer les foyers des transformations?



Une réflexion personnelle: l'Etat "sauve-qui-peut" et les inégalités

Il existe ne Amérique Latine plusieurs facteurs qui influencent le système administratif actuel. D'un côté, l'Etat, avec des hommes politiques recherchant leur propre intérêt, génère des citoyens qui n'ont aucune confiance dans la classe politique, bureaucratique et technocrate. D'un autre côté, lorsque l'on parle d'inégalités, il est question de valeurs, c'est à dire de "la peur de l'autre", peur de que l'autre, de classe sociale inférieure, soit éduqué, et participe politiquement. En tenant compte de ces deux facteurs, pourrait-on affirmer qu'une éducation gratuite ou accessible à tous assure réellement un emploi à tous?





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